Dans un monde de vagues de chaleur extrĂȘmes, de feux incontrĂŽlĂ©s, dâinondations et de sĂ©cheresses, les jeunes sont le moteur dâun avenir plus Ă©cologique. Cette jeunesse est trĂšs motivĂ©e : non seulement câest elle qui connaĂźtra le plus longtemps les consĂ©quences des changements climatiques, mais sa vie reproductive se trouve menacĂ©e, puisque le rĂ©chauffement de la planĂšte devrait avoir de graves effets sur la santĂ© maternelle et nĂ©onatale pour de nombreuses gĂ©nĂ©rations Ă venir.
Câest pourquoi le thĂšme de la JournĂ©e mondiale de la jeunesse cette annĂ©e est CompĂ©tences vertes pour les jeunes : vers un monde durable. Les jeunes innovateurs et innovatrices sont dĂ©jĂ en train de concevoir un avenir Ă©cologique et durable, et identifient les besoins des personnes les plus vulnĂ©rables.
LâUNFPA dĂ©fend les droits des jeunes et sâefforce de les aider Ă rĂ©aliser leur potentiel. Pour cĂ©lĂ©brer cette journĂ©e, nous vous prĂ©sentons trois jeunes femmes qui se consacrent Ă des initiatives visant Ă amĂ©liorer la vie des femmes dans la rĂ©gion Asie-Pacifique, qui est particuliĂšrement exposĂ©e aux crises climatiques Ă cause de divers facteurs gĂ©ographiques et socioĂ©conomiques â la population y est six fois plus susceptible de connaĂźtre une catastrophe que celles dâautres rĂ©gions.
En Inde, oĂč des inondations et des glissements de terrain meurtriers liĂ©s Ă la mousson ont ravagĂ© les villes, les routes et les ponts, Jekulin Lipi Saikia sâefforce de rendre les femmes et les enfants plus autonomes en prĂ©vision de la prochaine catastrophe.Â
Elle dirige le groupe des enfants et des jeunes de lâAsie-Pacifique du MĂ©canisme de mobilisation des parties prenantes, une initiative du Bureau des Nations Unies pour la prĂ©vention des catastrophes. Dans ce cadre, elle milite pour lâĂ©galitĂ© des genres et lâĂ©quitĂ© sociale et travaille avec le gouvernement sur la prĂ©paration aux inondations.
« Les catastrophes menacent tout le monde, mais ont souvent des effets plus nĂ©fastes sur les femmes, les enfants et les jeunes, qui continuent de faire partie des groupes les plus marginalisĂ©s », explique-t-elle. « Mon travail se concentre sur le plaidoyer, le renforcement des capacitĂ©s, lâapprentissage et lâaction pour les enfants, les adolescent·e·s et les jeunes femmes. Une approche inclusive Ă la rĂ©duction des risques permet aux jeunes dâacquĂ©rir les connaissances nĂ©cessaires pour se protĂ©ger en cas de catastrophe et leur permet de sâexprimer dans le dĂ©veloppement de stratĂ©gies de rĂ©silience. »
Elle souligne les progrĂšs de lâInde dans la rĂ©duction inclusive des risques, mais admet quâil reste encore beaucoup Ă faire pour garantir une participation correcte des femmes. « Les femmes peuvent participer aux prises de dĂ©cision et travailler activement dans la prĂ©paration, la rĂ©ponse et la reconstruction, au lieu dâĂȘtre simplement prĂ©sentĂ©es comme une population vulnĂ©rable », prĂ©cise-t-elle. « Nous devons faire mieux, car les jeunes comme moi et les enfants nâont pas conscience des catastrophes ni de la maniĂšre de sâen protĂ©ger. »
Elle apprend ainsi aux femmes et aux enfants comment crĂ©er un kit de survie, interprĂ©ter les systĂšmes dâalerte et Ă©vacuer le plus efficacement possible. Pour enseigner aux enfants, elle utilise une sĂ©rie de bandes dessinĂ©es quâelle a participĂ© Ă crĂ©er, pour rendre lâapprentissage plus ludique.
Elle souligne lâimportance de se concentrer sur les solutions et non sur les problĂšmes, et la nĂ©cessitĂ© de faire preuve de diplomatie. « Nous devons continuer Ă encourager les responsables politiques et Ă leur demander de rendre des comptes », ajoute-t-elle. « Je ne me fais pas dâennemi·e·s, je construis des partenariats et des amitiĂ©s. »
Aux Kiribati, les femmes et les filles rencontrent souvent des obstacles Ă leurs droits et Ă leur santĂ© sexuelle et reproductive, notamment en matiĂšre dâaccĂšs Ă la planification familiale. Les crises climatiques telles que la sĂ©cheresse prolongĂ©e compliquent encore les choses, explique Tematong Kamarie, bĂ©nĂ©vole auprĂšs de Y-PEER, un rĂ©seau mondial de jeunes pair-Ă©ducateurs et Ă©ducatrices lancĂ© par lâUNFPA. Elle aide Ă changer les choses en travaillant avec des adolescentes.
Les Kiribati, pays insulaire qui sâĂ©tend sur des dizaines dâatolls du centre de lâocĂ©an Pacifique, fait partie des plus vulnĂ©rables au monde face aux Ă©vĂ©nements climatiques, notamment la montĂ©e du niveau de la mer, les inondations cĂŽtiĂšres, lâĂ©rosion et la sĂ©cheresse extrĂȘme, qui restreignent lâaccĂšs des familles Ă lâeau potable ainsi quâaux soins et produits de santĂ©.Â
En tant que dirigeante dâun programme visant Ă prĂ©venir les grossesses adolescentes, Mme Kamarie a des conversations discrĂštes en tĂȘte-Ă -tĂȘte avec dâautres jeunes filles pour leur parler de droits et de santĂ© sexuelle et reproductive, ainsi que leur permettre de se procurer des produits essentiels tels que des prĂ©servatifs. Son soutien et son enseignement sont fondamentaux pour aider les jeunes femmes Ă construire leur avenir. « Les jeunes femmes qui connaissent une grossesse Ă lâadolescence sont souvent dans lâincapacitĂ© de nourrir leur(s) enfant(s) », indique-t-elle. « Elles n'ont pas terminĂ© leur scolaritĂ© ou bien lâont abandonnĂ©e. »
Dans cette sociĂ©tĂ© majoritairement patriarcale, oĂč lâon discute rarement de sujets comme la santĂ© sexuelle et reproductive, elle montre aux adolescentes quâelles peuvent sâexprimer. « Câest trĂšs difficile pour les filles de parler de leurs problĂšmes, mais une fois quâelles ont des informations utiles, elles peuvent faire preuve de franchise avec moi », raconte-t-elle. « Je sais ce que les grossesses adolescentes signifient pour les jeunes femmes, je sais que câest difficile dâĂȘtre une jeune mĂšre aux Kiribati. »
Il est essentiel que les filles fassent partie de la nouvelle gĂ©nĂ©ration de leaders Ă©cologistes, car elles font partie des plus vulnĂ©rables aux effets des changements climatiques. Malheureusement, en ce qui concerne les engagements nationaux Ă renforcer les compĂ©tences vertes, les hommes et les garçons sont plus souvent reconnus comme acteurs du changement que les femmes et les filles. Samantha Arapaasi sâefforce de changer cela.
Elle travaille avec le projet Girls Tekem Akson Lo Climate Change dans les Ăles Salomon, pour aider les adolescentes Ă devenir des militantes pour lâaction climatique et pour leurs propres droits.
Les Ăles Salomon, qui sont composĂ©es de six Ăźles principales et de plus de 900 petites Ăźles dans le sud-ouest du Pacifique, sont particuliĂšrement vulnĂ©rables aux crises climatiques, notamment aux cyclones et aux inondations, ainsi quâĂ des changements plus graduels induits par le climat comme la montĂ©e du niveau de la mer. AssociĂ©es Ă dâautres problĂšmes comme la pauvretĂ©, ces modifications accroissent les inĂ©galitĂ©s et provoquent des dĂ©placements de population.
Mme Arapaasi explique que la violence basĂ©e sur le genre est un grave problĂšme sur son Ăźle natale de Malaita, notamment en raison des risques plus Ă©levĂ©s pour les femmes et les filles en cas de catastrophe climatique, qui rend difficile lâaccĂšs aux services vitaux et Ă lâaide. Dans le cadre de son travail, elle aide les jeunes Ă acquĂ©rir des compĂ©tences pour subvenir Ă leurs propres besoins et Ă devenir indĂ©pendantes grĂące Ă de petites entreprises ; elle se bat aussi pour que les militantes pour le climat soient entendues par les dĂ©cisionnaires au niveau local comme national.
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