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Trois jeunes femmes qui se battent pour un avenir meilleur et plus vert

Dans un monde de vagues de chaleur extrêmes, de feux incontrôlés, d’inondations et de sécheresses, les jeunes sont le moteur d’un avenir plus écologique. Cette jeunesse est très motivée : non seulemen...

11 Août 2023

Dans un monde de vagues de chaleur extrêmes, de feux incontrôlés, d’inondations et de sécheresses, les jeunes sont le moteur d’un avenir plus écologique. Cette jeunesse est très motivée : non seulement c’est elle qui connaîtra le plus longtemps les conséquences des changements climatiques, mais sa vie reproductive se trouve menacée, puisque le réchauffement de la planète devrait avoir de graves effets sur la santé maternelle et néonatale pour de nombreuses générations à venir.

C’est pourquoi le thème de la Journée mondiale de la jeunesse cette année est Compétences vertes pour les jeunes : vers un monde durable. Les jeunes innovateurs et innovatrices sont déjà en train de concevoir un avenir écologique et durable, et identifient les besoins des personnes les plus vulnérables.

L’UNFPA défend les droits des jeunes et s’efforce de les aider à réaliser leur potentiel. Pour célébrer cette journée, nous vous présentons trois jeunes femmes  qui se consacrent à des initiatives visant à améliorer la vie des femmes dans la région Asie-Pacifique, qui est particulièrement exposée aux crises climatiques à cause de divers facteurs géographiques et socioéconomiques – la population y est six fois plus susceptible de connaître une catastrophe que celles d’autres régions.

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Jekulin Lipi Saikia. © UNFPA/Patrick Rose
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Des routes endommagées par la mousson à Manipur, en Inde. © UNHCR/Theo Foster

L’adversaire des inondations : Jekulin Lipi Saikia

En Inde, où des inondations et des glissements de terrain meurtriers liés à la mousson ont ravagé les villes, les routes et les ponts, Jekulin Lipi Saikia s’efforce de rendre les femmes et les enfants plus autonomes en prévision de la prochaine catastrophe. 

Elle dirige le groupe des enfants et des jeunes de l’Asie-Pacifique du Mécanisme de mobilisation des parties prenantes, une initiative du Bureau des Nations Unies pour la prévention des catastrophes. Dans ce cadre, elle milite pour l’égalité des genres et l’équité sociale et travaille avec le gouvernement sur la préparation aux inondations.

« Les catastrophes menacent tout le monde, mais ont souvent des effets plus néfastes sur les femmes, les enfants et les jeunes, qui continuent de faire partie des groupes les plus marginalisés », explique-t-elle. « Mon travail se concentre sur le plaidoyer, le renforcement des capacités, l’apprentissage et l’action pour les enfants, les adolescent·e·s et les jeunes femmes. Une approche inclusive à la réduction des risques permet aux jeunes d’acquérir les connaissances nécessaires pour se protéger en cas de catastrophe et leur permet de s’exprimer dans le développement de stratégies de résilience. »

Elle souligne les progrès de l’Inde dans la réduction inclusive des risques, mais admet qu’il reste encore beaucoup à faire pour garantir une participation correcte des femmes. « Les femmes peuvent participer aux prises de décision et travailler activement dans la préparation, la réponse et la reconstruction, au lieu d’être simplement présentées comme une population vulnérable », précise-t-elle. « Nous devons faire mieux, car les jeunes comme moi et les enfants n’ont pas conscience des catastrophes ni de la manière de s’en protéger. »

Elle apprend ainsi aux femmes et aux enfants comment créer un kit de survie, interpréter les systèmes d’alerte et évacuer le plus efficacement possible. Pour enseigner aux enfants, elle utilise une série de bandes dessinées qu’elle a participé à créer, pour rendre l’apprentissage plus ludique.

Elle souligne l’importance de se concentrer sur les solutions et non sur les problèmes, et la nécessité de faire preuve de diplomatie. « Nous devons continuer à encourager les responsables politiques et à leur demander de rendre des comptes », ajoute-t-elle. « Je ne me fais pas d’ennemi·e·s, je construis des partenariats et des amitiés. »

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Tematong Kamarie. © UNFPA/Patrick Rose
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Plantation de pousses de palétuviers à Tarawa, un atoll appartenant à la nation insulaire des Kitibati, dans le Pacifique. © UN Photo/Eskinder Debebe

La mentor : Tematong Kamarie

Aux Kiribati, les femmes et les filles rencontrent souvent des obstacles à leurs droits et à leur santé sexuelle et reproductive, notamment en matière d’accès à la planification familiale. Les crises climatiques telles que la sécheresse prolongée compliquent encore les choses, explique Tematong Kamarie, bénévole auprès de Y-PEER, un réseau mondial de jeunes pair-éducateurs et éducatrices lancé par l’UNFPA. Elle aide à changer les choses en travaillant avec des adolescentes.

Les Kiribati, pays insulaire qui s’étend sur des dizaines d’atolls du centre de l’océan Pacifique, fait partie des plus vulnérables au monde face aux événements climatiques, notamment la montée du niveau de la mer, les inondations côtières, l’érosion et la sécheresse extrême, qui restreignent l’accès des familles à l’eau potable ainsi qu’aux soins et produits de santé. 

En tant que dirigeante d’un programme visant à prévenir les grossesses adolescentes, Mme Kamarie a des conversations discrètes en tête-à-tête avec d’autres jeunes filles pour leur parler de droits et de santé sexuelle et reproductive, ainsi que leur permettre de se procurer des produits essentiels tels que des préservatifs. Son soutien et son enseignement sont fondamentaux pour aider les jeunes femmes à construire leur avenir. « Les jeunes femmes qui connaissent une grossesse à l’adolescence sont souvent dans l’incapacité de nourrir leur(s) enfant(s) », indique-t-elle. « Elles n'ont pas terminé leur scolarité ou bien l’ont abandonnée. »

Dans cette société majoritairement patriarcale, où l’on discute rarement de sujets comme la santé sexuelle et reproductive, elle montre aux adolescentes qu’elles peuvent s’exprimer. « C’est très difficile pour les filles de parler de leurs problèmes, mais une fois qu’elles ont des informations utiles, elles peuvent faire preuve de franchise avec moi », raconte-t-elle. « Je sais ce que les grossesses adolescentes signifient pour les jeunes femmes, je sais que c’est difficile d’être une jeune mère aux Kiribati. »

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Samantha Arapaasi. © UNFPA/Patrick Rose
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Vue aérienne du lagon Marovo, Îles Salomon. © UN Photo/Eskinder Debebe

La voix des Girls : Samantha Arapaasi

Il est essentiel que les filles fassent partie de la nouvelle génération de leaders écologistes, car elles font partie des plus vulnérables aux effets des changements climatiques. Malheureusement, en ce qui concerne les engagements nationaux à renforcer les compétences vertes, les hommes et les garçons sont plus souvent reconnus comme acteurs du changement que les femmes et les filles. Samantha Arapaasi s’efforce de changer cela.

Elle travaille avec le projet Girls Tekem Akson Lo Climate Change dans les Îles Salomon, pour aider les adolescentes à devenir des militantes pour l’action climatique et pour leurs propres droits.

Les Îles Salomon, qui sont composées de six îles principales et de plus de 900 petites îles dans le sud-ouest du Pacifique, sont particulièrement vulnérables aux crises climatiques, notamment aux cyclones et aux inondations, ainsi qu’à des changements plus graduels induits par le climat comme la montée du niveau de la mer. Associées à d’autres problèmes comme la pauvreté, ces modifications accroissent les inégalités et provoquent des déplacements de population.

Mme Arapaasi explique que la violence basée sur le genre est un grave problème sur son île natale de Malaita, notamment en raison des risques plus élevés pour les femmes et les filles en cas de catastrophe climatique, qui rend difficile l’accès aux services vitaux et à l’aide. Dans le cadre de son travail, elle aide les jeunes à acquérir des compétences pour subvenir à leurs propres besoins et à devenir indépendantes grâce à de petites entreprises ; elle se bat aussi pour que les militantes pour le climat soient entendues par les décisionnaires au niveau local comme national.

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