12 Novembre 2024

L’année 2023 est la plus chaude que la Terre ait jamais connue. Pourtant, 2024 est en passe de battre ce triste record.

La météo extrême est devenue la « nouvelle anormalité » alors que les sécheresses, les tempêtes, les inondations et les incendies gagnent en fréquence, en durée et en intensité.

De nouvelles données publiées par l’UFNPA et l’Observatoire des déplacements internes (IDMC) montrent de quelle façon les conditions météorologiques extrêmes et les catastrophes affectent gravement les femmes et les filles pauvres et vulnérables, en première ligne de la crise climatique.

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Province occidentale, Zambie, où la sécheresse a causé l’insécurité alimentaire. © UNFPA Zambie/Carly Learson
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Des femmes se fraient un chemin dans une rue inondée du district Noakhali au Bangladesh.© UNFPA Bangladesh/Peter Rozario

Le changement climatique est à l’origine de grossesses plus dangereuses

Les crises climatiques et l’exposition à la chaleur extrême aggravent le risque de mortinatalité, d’interruption spontanée de grossesse, d’accouchements prématurés et de décès maternels.

Sur les 14 pays les plus vulnérables au changement climatique, six font partie des 10 États dont les taux de décès maternels sont les plus élevés : Afghanistan, République centrafricaine, Tchad, Nigeria, Somalie et Soudan du Sud. À moins d’investissements suffisants au profit de l’amélioration de la santé maternelle dans ces pays, les événements météorologiques extrêmes ne feront qu’aggraver les dangers liés à la grossesse et à l’accouchement.

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Les initiatives menées par l’UNFPA à travers le monde sont dédiées aux femmes présentant les plus grands risques de complications obstétricales, notamment celles que les crises climatiques ont rendues vulnérables. © UNFPA Éthiopie/MOPIX Productions
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Les températures moyennes annuelles sont en hausse en raison du changement climatique. Tigré, Éthiopie. © UNFPA Éthiopie/MOPIX Productions

À mesure que le changement climatique détruit les moyens de subsistance, les mariages d’enfants augmentent

Conséquence dramatique des catastrophes climatiques, les familles ayant perdu tout moyen de subsistance se tournent parfois vers le mariage d’enfants pour faire face aux difficultés financières qui les étouffent.

Au Malawi par exemple, 1,5 million de filles risquent d’être mariées alors qu’elles ne sont que des enfants. Cette pratique néfaste est le fruit des crises climatiques, qui ont privé les familles de la capacité de nourrir leurs enfants.

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Des enfants jouent dans une zone rurale de Colombie affectée par le climat. © UNFPA Colombie
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Les crises peuvent déstabiliser l’avenir des filles et aggraver le risque qu’elles subissent de la violence basée sur le genre, notamment des mutilations génitales féminines et des mariages d’enfants. © UNFPA Bangladesh/Peter Rozario
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Une jeune mère passe devant des maisons en ruine à Blantyre, au Malawi, après le cyclone Freddy de 2023. © UNFPA Malawi/Eldson Chagara
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En juillet 2024, des crues subites ont provoqué des glissements de terrain dans la région autonome Bangsamoro du Mindanao musulman (BARMM), aux Philippines. © UNFPA Philippines

La violence basée sur le genre, notamment conjugale, augmente lors des crises climatiques

À mesure que la crise climatique cauchemardesque s’aggrave, les femmes et les filles sont victimes d’un niveau alarmant de violences conjugales. Cet aspect est bien souvent oublié par les responsables politiques, alors que des études montrent clairement de quelle façon le stress et les pénuries découlant des catastrophes créent des conditions propices à la violence.

D’après les projections de l’UNFPA, si le pire scénario d’inaction climatique venait à se réaliser, le nombre de personnes victimes de violences conjugales triplerait presque pour atteindre 140 millions en 2060, et ce rien qu’en Afrique Subsaharienne.

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© UNFPA Nigeria/Seyi Fashina
Le corps des femmes et des filles paiera le prix de l’inaction climatique.
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Après des années de sécheresse dans le Grand Sud de Madagascar, les rivières sont asséchées et les récoltes catastrophiques. © UNFPA Madagascar/Melvis Kimbi
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Une survivante de la violence basée sur le genre bénéficie d’une aide psychologique après les inondations qui ont touché Maiduguri, au Nigeria. © UNFPA Nigeria/Dawali David Exodus

Au changement climatique s’ajoutent les conflits

Les femmes et les filles sont d’autant plus vulnérables à tous les risques susmentionnés lorsque les crises climatiques les contraignent à quitter leur maison et à se déplacer.

L’année dernière, presque un quart des déplacements liés aux catastrophes, la plupart provoquées par le changement climatique, se sont produits dans les pays dont le risque de crises et de catastrophes humanitaires est le plus élevé. 

Déplacées et coupées de leur communauté, les femmes enceintes peinent à bénéficier de soins prénataux et postnataux et à accoucher en toute sécurité, les hôpitaux étant détruits ou inaccessibles.

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Le climat et les conflits déplacent la population à Cabo Delgado, au Mozambique, et exacerbent la violence. © UNFPA Mozambique/Mbuto Machili
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Les femmes et les filles enceintes fuyant le conflit au Soudan sont arrivées en pleine crise climatique au Tchad. © UNFPA Tchad/Eric Djepatarlemgoto
Les petits États insulaires en développement sont d’autant plus vulnérables à la montée du niveau de
L’ouragan Beryl a touché les côtes de Saint-Vincent et les Grenadines en 2024. © SVG Cabinet du Prem
Les inondations qui ont frappé le Nigeria en 2024 ont provoqué une crise humanitaire majeure.
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Intervention d’une clinique mobile soutenue par l’UNFPA à Mazabuka, en Zambie, en pleine sécheresse. © UNFPA Zambie/Carly Learson
Il est temps d’agir : les femmes et les filles ne peuvent pas continuer à faire les frais du changement climatique

Les risques pesant sur les femmes et les filles peuvent et doivent être réduits. Un plus grand investissement est cependant nécessaire, et les engagements actuels ne suffisent pas à protéger ces millions de vie.

Alors que la COP29 débute en Azerbaïdjan, l’UNFPA exhorte les pays à revenus élevés à s’en remettre aux preuves et à investir suffisamment en faveur de l’adaptation climatique et de l’égalité des genres. Les dix pour cent des pays les plus riches au monde sont responsables de la moitié des émissions mondiales. Ils doivent réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, ralentir le chaos climatique et intervenir davantage pour protéger les femmes et les filles vulnérables.

Les études montrent qu’investir dans l’action anticipatoire (c’est-à-dire agir avant les dangers prévus pour prévenir ou réduire les conséquences humanitaires graves avant qu’elles ne se produisent totalement) permet non seulement de sauver la vie des femmes et de réduire les risques qui pèsent sur elles, mais également de réaliser des économies. Chaque dollar dépensé dans l’action anticipatoire permet d’économiser 4 $ d’aide humanitaire.

Le choix que les pays riches ont à faire est simple : investir et agir convenablement dès maintenant, ou dépenser davantage par la suite tout en assistant à des tragédies qui auraient pu être évitées.

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