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Nouveaux départs : des femmes âgées déplacées par la guerre en Ukraine retrouvent indépendance et confiance en elles avec l’aide de l’UNFPA

Deux femmes se tiennent par les mains.
Une gestionnaire de cas de violence basée sur le genre offre compassion et soutien. © UNFPA Ukraine
  • 20 Décembre 2024

KYIV, Ukraine – Lorsque la guerre a atteint la région ukrainienne du Donetsk, Iryna*, 60 ans, a dû quitter la maison et la communauté qu’elle avait construites tout au long de sa vie.

Déplacée à Kyiv, Iryna a eu du mal à trouver du travail, ce qui l’a rendue presque entièrement dépendante de son mari. Disposant d’un emploi et ayant accès à sa pension, il contrôlait les finances d’Iryna, lui laissant seulement 100 hryvnias ukrainiennes (soit environ 3 dollars USD) pour se nourrir.

Dans le monde entier, conflits et catastrophes provoquent des niveaux records de déplacement, ce qui accroît la vulnérabilité des femmes et des filles à la violence basée sur le genre, y compris à la violence économique, qui en Ukraine peut toucher de manière disproportionnée les femmes âgées comme Iryna. Ce pays présente la plus forte proportion au monde de personnes âgées affectées par un conflit, et près de neuf foyers sur dix comptant au moins une personne âgée rapportent des besoins graves ou extrêmes relatifs à des questions de santé et de sécurité financière.

« Lorsque les conflits et les catastrophes obligent les femmes et les filles à fuir leurs communautés et leurs foyers, elles courent un grave danger. Lorsque les moyens de subsistance et les filets de sécurité disparaissent dans les situations d’urgence, les taux de violence basée sur le genre montent en flèche », a déclaré la Dr Natalia Kanem, directrice exécutive de l’UNFPA, l’agence des Nations Unies en charge de la santé sexuelle et reproductive.

« Chaque personne survivante de violence basée sur le genre mérite une protection, des soins de qualité et un accès à la justice. »

Trouver refuge 

La crise en Ukraine a chassé 10,4 millions de personnes de chez elles. Près de 3,6 millions sont déplacées à l’intérieur de leur propre pays.

Beaucoup vivent dans des refuges collectifs où l’intimité est très limitée et où les risques de violence basée sur le genre sont plus élevés. « Les femmes âgées qui ont possiblement subi en silence des violences en temps de paix font face à des risques accrus désormais, en particulier dans les refuges surpeuplés ou dans les logements provisoires », explique à l’UNFPA Olena Shevchenko, psychologue.

« Le déplacement les a privées de leurs réseaux. Sans un soutien ciblé, elles n’ont aucun endroit où trouver refuge. »

Dans le cadre de son travail au sein d’une équipe de soutien psychosocial de l’UNFPA, Mme Shevchenko propose aux survivantes de violence basée sur le genre des services de santé mentale, et les met en lien avec des services de soins spécialisés. Plus de 100 unités mobiles de ce type ont été déployées dans le pays depuis le début du conflit, une ressource très précieuse dans un contexte où les hôpitaux et autres structures de santé ont été et sont encore victimes d’attaques incessantes et dévastatrices.

Garder la tête haute

Après avoir proposé à Iryna un soutien psychologique, Mme Shevchenko l’a orientée vers deux programmes soutenus par l’UNFPA auprès desquels elle pourrait bénéficier d’autres aides.

Dans l’un des espaces de l’UNFPA dédiés aux femmes, dont beaucoup en Ukraine portent le nom de Centres Vilna, Iryna a suivi des cours de langue, de danse et de fitness, et a rencontré d’autres femmes au cours de séances de soutien collectives. 

Le centre a également aidé Iryna au cours du processus complexe de réclamation de sa pension de personne déplacée. Avec cet argent, elle a pu mener des ateliers de maquillage et des consultations cosmétiques au sein de l’espace, et devenir financièrement plus indépendante.

Désormais autonome, Iryna a envisagé de se séparer de son mari, mais il a changé depuis qu’elle défend ses droits : il lui témoigne plus de respect et l’aide à s’occuper de sa mère malade, ce qui les a rapprochés.

Aujourd’hui, Iryna travaille elle aussi au Centre Vilna et aide les autres femmes à avoir accès aux ressources proposées, comme le soutien psychosocial et la formation professionnelle.

*Le prénom a été changé.

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