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Pour les survivantes palestiniennes de violence basée sur le genre, même l’aide la plus minime peut faire des miracles
- 18 Janvier 2022
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CISJORDANIE, Palestine – À Nablus, après avoir bénéficié de services psychosociaux et sanitaires à l’espace sûr pour femmes et filles soutenu par l’UNFPA, les femmes peuvent partir avec un bagage de formation professionnelle qui les aidera à trouver du travail, ou bien avec une connaissance de leurs droits grâce à l’aide juridique.
Certaines partent avec une autre bouée de sauvetage : une aide par bons d’achat, pour les aider à atténuer les difficultés économiques exacerbées par la COVID-19, une pandémie qui a également fait augmenter les risques de violence basée sur le genre, déjà accentués par la situation politique et humanitaire. Quatre femmes ont récemment reçu l’équivalent de 210 dollars. Dans une région où le salaire moyen est de 515 dollars par mois, cette femme a pu payer deux mois de courses alimentaires. « J’ai préparé de la pizza et fait un gâteau pour mon fils », écrit-elle à l’assistante psychosociale Suad Shteiwi. « Si vous aviez vu ses yeux briller. »
Lancée en 2020 pour répondre aux besoins urgents des populations pauvres et vulnérables pendant le confinement, l’aide par bons d’achat est venue compléter l’aide psychosociale, la sensibilisation et l’aide juridique pour les survivantes de violence basée sur le genre et les femmes à risque, dans le cadre des services proposés aux femmes et aux filles au sein des espaces sûrs.
L’UNFPA, grâce à des financements du Fonds central pour les interventions d’urgence (CERF), du Canada, du Danemark, de l'Espagne et du Humanitarian Trust Fund, « a pu proposer à des dizaines de milliers de femmes ces bons d’achats pour soulager un peu leurs difficultés », explique Sana Asi, chargée à l’UNFPA du programme pour l’égalité des genres. « Imaginez ce que l’on peut ressentir lorsqu’une femme malheureuse dit un jour “mes prières ont été entendues” en parlant des bons d’achat qu’elle a reçus alors qu’elle ne s’y attendait pas. »
En collaboration avec ses partenaires de Jérusalem Est, de Gaza et de Cisjordanie, l’UNFPA a distribué des bons d’achat d’une valeur totale d’un million de dollars à des femmes ayant subi des violences ou étant à risque, mais aussi à des femmes en situation de handicap, vivant dans la pauvreté ou défavorisées et connaissant des contextes de crise humanitaire. Nombre de ces femmes ont des enfants, et des maris ne disposant pas d’un revenu stable.
L’une des bénéficiaires raconte son bonheur de voir ses enfants courir dans les allées de la supérette, choisissant des légumes et des aliments. Une autre écrit : « L’anniversaire de mon fils était le mois dernier, et je n’avais pas pu lui acheter de cadeau. Étant adolescent, il grandit vite. Pouvoir lui acheter des habits à sa taille, ça a été un cadeau d’anniversaire formidable. »
Pour les femmes qui ont sollicité l’espace sûr parce qu’elles se sentaient en danger, soulager la pression financière est une partie essentielle de l’aide à leur apporter. « Lorsque nous proposons nos services de santé sexuelle et reproductive et de prise en charge de la violence basée sur le genre, nous constatons qu’éliminer complètement cette violence est possible si l’on place la subsistance de ces femmes au cœur de notre action », souligne Mme Asi. « Pour une famille qui peut à peine s’acheter à manger, les bons d’achat changent vraiment la donne. Même des petites sommes peuvent avoir un impact énorme.