Actualités

l’Inde lutte contre la cyberintimidation dans le monde du travail

La violence numérique a augmenté alors que la pandémie a poussé les gens à rester chez eux et en ligne. Ci-dessus, une photo d'un film indien primé sur le harcèlement sexuel virtuel. © Lowe Mullin Lintas
  • 24 Novembre 2021

MUMBAI, Inde – Lorsque le monde est entré en confinement à cause de la pandémie, les personnes suffisamment chanceuses pour conserver leur emploi et l’exercer en télétravail se sont tournées vers les plateformes virtuelles pour mener des réunions avec leurs responsables et les membres de leur équipe. Cette augmentation de l’utilisation des plateformes s’est cependant accompagnée d’une conséquence plus sinistre : une flambée de la violence virtuelle. Cette question est cette année au centre des 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre.

Dans le cadre de la campagne Laadli (« Filles chéries »), qui défend l’égalité des genres dans les médias, la publicité et l’industrie du cinéma, l’UNFPA et l’ONG partenaire Population First (avec le soutien de la Norvège) ont travaillé ensemble sur une série de quatre films abordant les questions de stigmatisation, de discrimination et de violence pendant la COVID, du point de vue du genre.

Le court-métrage « Changement positif : prendre en charge le harcèlement au travail » (2 minutes 30) se concentre sur une interaction entre un responsable et une employée après que toute l’équipe s’est déconnectée, à la fin d’une réunion en ligne.

« Ce film dépeint la vulnérabilité des femmes et des filles sur les plateformes virtuelles et souligne la nécessité de mettre fin au harcèlement, en agissant immédiatement », explique Sriram Haridass, responsable par intérim pour l’UNFPA en Inde. « Cela met aussi en avant l’importance d’avoir des femmes à des postes de pouvoir au sein des diverses organisations, pour sensibiliser à l’égalité des genres et promouvoir des espaces de travail sûrs pour toutes les employées. »

Le court-métrage a remporté le très prestigieux IndIAA Award dans la catégorie « Gouvernement et ONG », décerné par la section Inde de l’International Advertising Association, mais la véritable victoire est la prise de conscience qu’il a engendrée.

Il a « été utilisé comme outil de formation au sein de 15 programmes de notre académie sur le genre et le droit », déclare Ramchandra D. Huddar, directeur de la Karnataka Judicial Academy (une structure de formation juridique). « Il aborde un sujet essentiel : encourager les victimes de harcèlement sexuel à porter plainte. Ce court-métrage provoque des réactions chez nos élèves, car son message est sincère, clair et crédible. »

Les agent·e·s de police et les spécialistes des affaires judiciaires qui ont besoin de preuves dans les cas de harcèlement se rendent souvent compte qu’il n’y existe aucune trace écrite. En effet, les agresseurs n’ont plus besoin de passer par les messageries électroniques pour menacer leurs victimes d’augmenter leur charge de travail si elles ne consentent pas à des faveurs sexuelles. « La vidéo est un outil très efficace de sensibilisation des fonctionnaires de justice à la question du harcèlement, et à la façon d’aborder les plaintes déposées à ce sujet », ajoute M. Huddar. 

Le film a aussi servi à la formation d’étudiant·e·s à l’université. « Le film montre comment se passe le harcèlement sexuel dans la vraie vie », explique Sourav Mandal, doctorant à l’International Institute of Population Science de Mumbai. « Il explique également comment s’y opposer de façon ferme. »   

 

Nous utilisons des cookies et d'autres identifiants pour améliorer votre expérience en ligne. En utilisant notre site web vous acceptez cette pratique, consultez notre politique en matière de cookies.

X