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Les jeunes veulent l'accès à l’éducation, aux soins de santé et leurs droits – les politiciens sont à l’écoute
- 19 Mai 2017
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MONROVIA, Libéria – La vie n’est pas souvent facile pour les jeunes du Libéria. Cela fait déjà 14 ans que la guerre civile qui a déchiré le pays est terminée, mais les populations locales tardent encore à s’en remettre au vu de la pauvreté rampante, du faible taux de scolarisation, et du nombre de grossesses chez les adolescentes qui figure parmi les plus élevés au monde.
Mais avec les élections qui approchent, les jeunes leaders ont trouvé l’opportunité de se faire entendre des politiciens et réclament des actions.
Et les responsables politiques sont à l’écoute.
Le fond des Nations Unies pour la population a apporté son appui aux efforts de la consultation nationale de la jeunesse dont résulte le Manifeste national de la jeunesse. © UNFPA
Le 28 Avril, les partis politiques du pays, au travers de leurs leaders, ont signé un manifeste national de la jeunesse qui présente les besoins de la jeunesse libérienne. Alors que les élections d’octobre se préparent, cette action démontre leur intention de militer en faveur du bien être des jeunes pendant la campagne et de les inclure dans leurs plates-formes.
C’est “la première en son genre, et elle est historique, cette collaboration entre les partis politiques et la jeunesse libérienne” a déclaré Augustine Tamba, président de la Fédération de la jeunesse libérienne.
« Nous, les jeunes du Liberia, voulons que les partis politiques s’engagent en nous assurant que les questions cruciales qui affectent notre bien-être et notre développement fassent partie de leurs programmes lorsqu’ils seront en campagne et en quête de nos votes en Octobre 2017 », extrait du National Youth Manifesto (Manifeste national de la jeunesse), un document produit après plusieurs mois de consultations avec les jeunes du Libéria.
La rédaction de ce manifeste qui a duré toute une année a reçu le soutien du Fond des Nations Unies pour la population, UNFPA, de la Fondation Carter et de la Fédération de la jeunesse libérienne. Elle a abouti à la Conférence des jeunes pour la consolidation de la paix, qui s’est tenue à Monrovia à la fin du mois d'avril. Environ 150 jeunes y ont assisté, représentant différentes régions, groupes ethniques et organisations.
Le document qui en résulte prévoit entre autre, une éducation et des soins de santé de qualité, avec un accent particulier mis sur le besoin de services à même de répondre à la santé et aux droits sexuels et reproductifs des jeunes.
Il appelle également à la participation significative des jeunes dans la prise de décisions sur les questions qui les concernent – y compris la consolidation de la paix.
« C’est une réelle avancée vers la tombée des barrières qui, depuis longtemps tiennent les jeunes à l’écart des programmes de développement et de consolidation de la paix » a déclaré M. Tamba, qui, à 35 ans, est toujours considéré comme un jeune en vertu de la définition de la Charte Africaine de la jeunesse.
Les élections à venir, – à la fois législatives et présidentielles – sont un moment clé où peuvent être abordées les nombreuses questions qui touchent à la jeunesse du Libéria.
Cinquante-quatre pourcent de la population vit avec moins de 2$ (deux dollars) par jour selon la Banque Mondiale. Et les jeunes sont constamment confrontés à un accès limité à l’information sur la santé sexuelle et reproductive ainsi qu’aux soins.
Les partis politiques se sont engagés à inclure les besoins et les droits de la jeunesse dans leurs campagnes et plates-formes politiques. © UNFPA
Les filles sont particulièrement touchées par la déscolarisation et le non-accès aux services de santé, ainsi que par l’exploitation et les abus.
Elles sont aussi dans leur grande majorité victimes de maternité précoce. Selon les dernières données de l'état de la population mondiale, le Libéria compte 49 naissances pour 1 000 filles âgées de 15 à 19 ans - l'un des taux les plus élevés au monde. Une enquête menée en 2013 a permis de constater que près de 60 pourcent des filles avaient des enfants ou étaient enceintes à l'âge de 19 ans. Dans le monde, le Libéria a également l’un des taux les plus élevés de femmes qui meurent de causes liées à l’accouchement, un problème étroitement lié à la grossesse chez les adolescentes. Au niveau global, les complications liées à la grossesse sont la principale cause de décès chez les adolescentes.
Le manifeste de la jeunesse présente un plan clair pour les prochains dirigeants, à même de répondre à ces préoccupations dans leurs efforts pour favoriser le progrès, la productivité et le développement.
Ce document a été signé par les leaders des 22 partis politiques reconnus. Des représentants du gouvernement ont assisté à la cérémonie de signature ainsi qu’une multitude d’agences de l’ONU menées par le coordonnateur résident Yacoub El Hillo, des missions étrangères et des partenaires au développement.
– Calixte Hessou (traduit de l'anglais par Mikael Bisseck)