Explication : qu’est-ce que l’UNFPA et pourquoi cette agence est-elle essentielle ?

NATIONS UNIES, New York – Décider si l’on veut avoir un enfant, choisir quand et avec qui. Accoucher en toute sécurité. Vivre libre de toute violence sexuelle et basée sur le genre. Autant de droits désormais inscrits dans la loi internationale, dont sont pourtant privées bien trop de personnes. Voilà pourquoi l’UNFPA, l’agence des Nations Unies chargée de la santé sexuelle et reproductive, œuvre dans plus de 150 pays aux côtés de gouvernements, d’experts, d’organisations et de communautés afin de garantir la santé et les droits des femmes et des filles, où qu’elles soient.

Quelle est la mission de l’UNFPA ?

La mission de l’UNFPA est de permettre un monde dans lequel chaque grossesse est désirée, chaque accouchement se déroule en sécurité et le potentiel de chaque individu est pleinement réalisé. À cette fin, nous entendons faire des droits sexuels et reproductifs une réalité pour l’ensemble de la population. Cela signifie garantir que toutes les personnes, en particulier les femmes et les jeunes, aient accès à des services de santé sexuelle et reproductive de qualité, notamment la planification familiale volontaire, pour que chacune d’entre elles puisse prendre des décisions en connaissance de cause concernant leur vie et leur avenir.

Pourquoi une agence des Nations Unies dédiée à la santé reproductive et aux droits associés ? Parce que non seulement ces éléments sont essentiels sur le plan privé et individuel, mais que leurs conséquences affectent en outre des sociétés et des économies entières, et l’ensemble de l’humanité. 

De quelle façon les droits reproductifs vous affectent-ils ?

Le non-respect des droits reproductifs (qu’il s’agisse de violence sexuelle et basée sur le genre, de mariages d’enfants et de mutilations génitales féminines ou encore du déni d’informations et d’accès à la contraception) empêche les femmes et les jeunes de réaliser pleinement leur potentiel. Les filles qui tombent enceintes alors qu’elles ne sont encore que des enfants abandonnent généralement l’école. Les femmes dans l’incapacité d’espacer leurs grossesses sont susceptibles de subir des complications, de devenir handicapées, voire même de mourir. Le bilan de chacune de ces tragédies est en réalité global.

Les répercussions économiques sont tout aussi lourdes : une femme privée de soins obstétricaux de qualité et mourant ainsi en couche n’intégrera jamais la vie active. Elle ne paiera pas d’impôts, n’investira dans aucune entreprise et n’élèvera pas la prochaine génération d’enfants. L’économie comme la communauté dans laquelle elle aurait dû vivre n’en seront qu’appauvries.

Investir dans les soins de santé sexuelle et reproductive et dans l’élimination de la violence basée sur le genre revient à investir dans des économies plus inclusives, robustes et résilientes. Alors que des menaces planent sur la coopération mondiale et le financement humanitaire et que les crises climatiques sont extrêmement lourdes de conséquences, priver les femmes et les filles du droit d’accès à des soins vitaux est dangereux sur le plan humain, économique et sociétal.

Quelles sont les actions de l’UNFPA ? 

Malgré les progrès accomplis au cours des dernières décennies, nous vivons toujours dans un monde où une femme ou une fille meurt toutes les deux minutes de causes évitables liées à la grossesse ou à l’accouchement. Au moins une femme sur trois subit de la violence physique ou sexuelle au cours de sa vie en raison de son genre. 

L’UNFPA œuvre en faveur de trois objectifs critiques : mettre un terme aux décès maternels évitables, combler les besoins non satisfaits en matière de planification familiale, et éliminer la violence basée sur le genre et les pratiques néfastes. 

À l’échelle mondiale, la réalisation de ce premier objectif confère à l’UNFPA le rôle de leader dans le développement et l’amélioration des normes de santé maternelle et de formation des sages-femmes. L’agence défend en particulier l’obstétrique comme un moyen très efficace et peu cher de venir rapidement en aide aux femmes et de sauver des vies, même dans les régions les plus difficiles d’accès. Lorsqu’elle est pleinement financée et étendue, cette pratique obstétricale pourrait permettre d’éviter deux tiers des décès maternels et néonatals.

Sachant que près de la moitié de toutes les grossesses à travers le monde sont non intentionnelles, l’UNFPA est une source mondiale essentielle pour la planification familiale. Elle aide les filles et les jeunes à éviter les grossesses non intentionnelles et prévient ainsi le recours aux avortements, et sauve des vies : à l’échelle mondiale, les complications liées à la grossesse et à l’accouchement sont l’une des principales causes de décès chez les adolescentes, tandis que les avortements dangereux sont l’une des principales causes de décès maternels globaux. 

Rien qu’en 2023, les programmes de l’UNFPA ont permis de venir en aide à 27 millions de femmes et de jeunes grâce aux services de santé sexuelle et reproductive. Les programmes soutenus par l’UNFPA en matière de contraception ont contribué à éviter près de 18 millions de grossesses non intentionnelles, près de 6 millions d’avortements dangereux, et environ 34 000 décès maternels.

L’UNFPA est également tête de file dans la prévention, l’intervention et l’élimination de la violence basée sur le genre, qui constitue la violation des droits humains la plus répandue au monde. Outre son soutien aux mesures de protection, aux espaces sûrs et à la gestion clinique des viols, l’UNFPA s’efforce également de lutter contre les croyances préjudiciables, à la base d’actes tels que les mutilations génitales féminines, la violence sexuelle et conjugale, et les mariages d’enfants. 

Tournée vers l’avenir, l’UNFPA tire également la sonnette d’alarme quant aux formes de violence basée sur le genre perpétrées grâce aux technologies numériques, et amplifiées par celles-ci. Les femmes sont à « un tournant… avec la prévalence de l’extorsion numérique », explique Abeer au Yémen.

Comment l’UNFPA vient-elle en aide aux plus vulnérables ?

Le travail de l’UNFPA est d’autant plus vital lors des crises humanitaires, au cours desquelles les grossesses et les accouchements se poursuivent.

Dans plus de 59 pays en crise, l’UNFPA est sur le terrain pour assurer des soins prénataux, des services de santé maternelle et une protection contre (et une prise en charge de) la violence sexuelle. « Sans l’équipe de santé mobile, je ne sais pas ce que je ferais », déclare à l’UNFPA Fatima*, mère et survivante de la violence sexuelle au Soudan.

La santé sexuelle et reproductive ne devrait pas être un luxe à la seule disposition de celles et ceux qui vivent en paix et en sécurité, physique comme financière. Toutes les femmes, partout dans le monde, ont droit à l’autonomie corporelle, à l’autonomisation et aux soins de santé. C’est pourquoi le travail de l’UNFPA est si important.

L’arrivée d’une clinique mobile dans sa communauté a réconforté Massiala Agostinho, enceinte de huit mois lorsqu’un cyclone a frappé sa maison à Madagascar. « Cela nous montre que nous ne sommes pas seules », se réjouit-elle.