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8 raisons d’espérer en cette nouvelle année

Leticia Souza Bezerra, 29 ans, vient du groupe indigène Macuxi du Brésil. Elle est enseignante et mère de deux enfants et s’est tournée vers l’UNFPA après avoir appris qu’un programme permettait aux femmes d’avoir accès à la contraception qui leur convient. Elle explique que le choix de son contraceptif a été important pour son autonomie corporelle et pour décider combien d’enfants d'avoir. © Newsha Tavakolian/Magnum Photos pour l’UNFPA
  • 21 Décembre 2022

NATIONS UNIES, New York – « Si le sang coule, le sujet sera porteur » : voilà un ancien dicton bien connu dans la presse, qui souligne l’attention excessive portée par les médias aux catastrophes macabres. Une rétrospective de 2022 fera ainsi émerger de nombreux gros titres sinistres, prédictions lugubres et autres prophéties sombres pour l’avenir. Ainsi, beaucoup n’auront peut-être pas remarqué les progrès considérables qui ont pourtant été accomplis dans l’avancement des innovations, des droits, de l’équité et de la justice, et ce dans le monde entier.

Nous vous présentons huit raisons de terminer 2022 avec plus d’espoir que de chagrin, huit raisons de célébrer la nouvelle année avec des attentes élevées, et avec un engagement encore renforcé envers les droits de la personne et le bien-être de toutes et tous.

The Executive Director smiles with a mother and baby.
Mariel, 30 ans, présente sa fille nouveau-née Heart Eunne Fae au Dr Natalia Kanem, directrice exécutive de l’UNFPA, durant la visite de cette dernière aux Philippines. Mariel a pu accoucher en toute sécurité grâce à une unité de santé mobile de l’UNFPA, déployée pour aider les femmes et les filles dans les régions touchées par le supertyphon Rai. © UNFPA Philippines/Ezra Acayan

  1. La tendance est au renforcement des droits reproductifs.

Il y a bien sûr des exceptions notables à la tendance au renforcement des droits reproductifs et de l’accès aux services de santé. La pandémie de COVID-19 a beaucoup ralenti les progrès en surchargeant les systèmes de santé, en perturbant les chaînes d’approvisionnement et en réduisant l’information et les services. Ces difficultés restent préoccupantes et les militant·e·s et expert·e·s de la santé redoublent d’efforts pour aider celles et ceux qui en ont besoin. Pourtant, la tendance globale est prometteuse. 

Le Rapport 2022 de l’UNFPA sur l’état de la population mondiale a appelé à reconnaître les grossesses non intentionnelles comme une crise mondiale ; les responsables politiques et de la société civile ont répondu à cet appel, admettant qu’il est dramatique et inacceptable que près de la moitié des grossesses soient non intentionnelles.

Nous avons aussi vu de plus en plus de pays adopter des lois assurant et protégeant les droits et la santé reproductive. « Ces progrès sont attestés par le fait que nous pouvons les mesurer pour la première fois à l’échelle mondiale, dans le cadre des Objectifs de développement durable », a déclaré la directrice exécutive de l’UNFPA, le Dr Natalia Kanem. « L’UNFPA a enquêté sur 153 pays, soit près de 90 % de la population mondiale. Fait encourageant, 76 % d’entre eux ont désormais des lois qui défendent les droits en matière de santé sexuelle et reproductive. »

  1. La justice est en marche.

L’année écoulée a amené avec elle insécurité alimentaire, crise du carburant et autres situations d’urgence, dont les populations les plus pauvres et les plus marginalisées sont celles qui ont le plus souffert. Nous avons dès lors pu ne pas remarquer l’application grandissante de cadres juridiques aux problèmes mondiaux les plus sérieux, pour réparer des torts historiques, pour attirer l’attention sur les systèmes d’oppression multiples, et pour faire une priorité des personnes laissées de côté.

Citons par exemple l’accord historique de la conférence COP27 en novembre, qui établit la création d’un fonds « pertes et préjudices » pour les pays vulnérables, reconnaissant ainsi leur exposition plus forte au changement climatique, une catastrophe à laquelle ils n’ont que très peu contribué. 

Les responsables lancent également de puissants appels à la justice sur les questions sexuelles et reproductives. En novembre dernier, un nouveau rapport de la Commission de haut niveau sur la CIPD25 a exhorté militant·e·s et responsables politiques à combattre « les formes croisées d’oppression qui entravent la justice en matière de sexualité et de procréation » et à reconnaître et soutenir « le leadership et le pouvoir des groupes les plus exclus, en particulier les femmes et les filles marginalisées, et soutenir les efforts menés par les femmes et leurs communautés ».

  1. Les femmes appellent à la sécurité dans les espaces virtuels.

L’un des réalités terribles du monde dans lequel nous vivons est que la plupart des espaces virtuels sont dangereux pour les femmes et les filles. Plus d’une sur 10 a déjà été témoin de violence facilitée par la technologie telle que le cyberharcèlement ou le partage non consenti de photo intimes (que l’on appelle aussi « revenge porn »). En 2022 cependant, nombre de ces femmes et de ces filles se sont élevées pour dire que cela avait assez duré – et l’UNFPA s’est tenu à leurs côtés.

Ces deux dernières années, la campagne bodyright de l’UNFPA (qui a été récompensée) a appelé à mieux protéger les femmes, les filles et les membres des communautés marginalisées contre les violences en ligne. Avec un concept similaire au © du copyright, le symbole ⓑ qui est au cœur de cette campagne représente l’émancipation, la propriété de son propre corps et la revendication de l’autonomie corporelle. 

Depuis le lancement du bodyright en 2021, plus de 30 000 personnes ont signé la pétition de l’UNFPA demandant aux responsables politiques et aux entreprises technologiques de reconnaître la violence numérique lorsqu’elle se produit et d’y mettre fin. Ce très large soutien est un signe clair de solidarité avec les survivant·e·s, qui ne s’arrêtera que lorsque femmes et filles pourront vivre librement et sans peur, que ce soit dans les espaces virtuels ou réels.

  1. La violence sexuelle en temps de conflit est ouvertement condamnée.

À l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence sexuelle en temps de conflit, le Dr Kanem a souligné les conséquences destructrices de la violence sexuelle : « Elle brutalise les corps, laisse des cicatrices dans les esprits et va jusqu’à tuer. Elle réduit les femmes au silence, sème la peur et l’insécurité ».

L’an dernier, les femmes et les filles du monde entier prises dans des urgences humanitaires ont dû faire face à une tendance préoccupante : le risque que la violence sexuelle se normalise au sein de leurs communautés, prises dans des conflits. Toutefois, cette forme de violence basée sur le genre n’a rien de normal – c’est une violation des droits de la personne et elle constitue un crime puni par la loi internationale. Elle doit être éliminée. 

Les programmes humanitaires de l’UNFPA mis en place dans le monde entier ont aidé des milliers de centres de santé à proposer des soins spécialisés pour les cas de viol et les autres formes de violence, et assisté des milliers de survivantes. Le travail de l’agence continue à amplifier leurs voix et à appeler à la justice. Les survivantes savent que la violence sexuelle généralisée en temps de conflit n’est pas normale (#ThisIsNotNormal), et qu’il est grand temps que le monde veille à son élimination.

  1. Les activistes créent le changement et chamboulent les pratiques néfastes. 

Mettre en place de nouvelles pratiques et changer des normes séculaires néfastes demande du temps et de la détermination, mais nous avons vu émerger dans le monde entier de nouvelles façons d’accélérer ce processus, que ce soit par la livraison des produits essentiels par drone, par l’aide à l’accouchement en situation de crise proposée par des maternités mobiles ou par de nouvelles technologies visant à renforcer la sécurité des femmes et des filles en ligne. 

Au Laos et aux Maldives, les équipes de l’UNFPA utilisent TikTok pour former des sages-femmes et créer un débat autour de l’autonomie corporelle, et au Bangladesh, une application de chaîne de blocs permet désormais de livrer des produits d’hygiène menstruelle. Parallèlement, dans le cadre d’un défi mondial d’innovation, l’UNFPA a accordé à 10 groupes de créateurs et créatrices des subventions et un soutien pour développer des projets transformateurs, depuis une application en Arménie qui aide les femmes à se protéger contre la violence basée sur le genre, jusqu’à un chat par intelligence artificielle en Colombie qui propose aux adolescent·e·s une éducation complète à la sexualité. 

Tous continents et toutes générations confondues, l’innovation et l’invention ouvrent la voie : elles permettent de lancer des campagnes pour le changement, de remettre en question des croyances néfastes et d’aider les femmes et les filles à se protéger elles-mêmes ainsi que les unes les autres.

  1. La santé mentale est une priorité mondiale. 

Two people hug.
Une psychologue réconforte Olga, qui a récemment fui la guerre en Ukraine et a trouvé refuge avec son fils de 10 ans dans un espace sûr soutenu par l’UNFPA à Chișinău, la capitale de la République de Moldavie. © UNFPA/Siegfried Modola

Entre niveaux élevés d’anxiété et de dépression signalés pendant la pandémie, et stress post-traumatique pour les personnes enlisées dans les conflits et les urgences climatiques, le monde entier est témoin d’une augmentation inquiétante des problèmes de santé mentale.

Les jeunes et les femmes sont les plus affecté·e·s par les traumatismes psychologiques, qu’il s’agisse d’avoir survécu à de la violence basée sur le genre, d’avoir été marié·e de force étant enfant, d’avoir enduré des mutilations génitales féminines, des fistules obstétricales, des grossesses non intentionnelles ou des violences en ligne, autant de facteurs qui contribuent à la dépression et à la détresse psychologique. 

Au cours des dernières années, qui ont été éprouvantes, l’UNFPA a élargi son soutien psychosocial, renforcé ses orientations vers des services médicaux et d’aide juridique, et élargi l’accès aux espaces sûrs et aux refuges. Nous aidons les jeunes filles ayant survécu à des violences sexuelles et au mariage d’enfants, les femmes prises pour cible parce qu’elles ont pris la parole ou ont une carrière, et les millions de personnes discriminées pour leur lieu de naissance ou leur situation de handicap.

Aux quatre coins de la planète, la santé mentale semble en crise ; mais l’UNFPA s’engage à lutter contre cette crise et à rester présent, tout comme ses équipes de médecins, de personnel infirmier, de sages-femmes et de travailleurs et travailleuses humanitaires, qui sont en première ligne.

  1. La menstruation est reconnue comme une question de droits de la personne. 

A group of girls with dignity kits smile.
La précarité menstruelle est une question de droits humains très répandue et pourtant souvent stigmatisée. Isatou, Mariama et Fatoumatta n’ont cependant plus besoin de manquer l’école pendant leurs règles, grâce à un programme de l’UNFPA qui soutient la production et la distribution gratuite de serviettes hygiéniques lavables, notamment à destination des filles de l’école St John pour sourd·e·s de Banjul (Gambie). © UNFPA The Gambia

D’énormes progrès ont été accomplis ces dix dernières années dans la mise en lumière de la menstruation non seulement comme question de santé, d’hygiène et de dignité, mais aussi d’égalité des genres et de droits de la personne. Les militant·e·s ont changé les mentalités sur la menstruation à tous les niveaux, y compris aux Nations Unies, où le Conseil des droits de l’Homme a adopté une résolution faisant de la stigmatisation, de la honte et de l’exclusion liées aux règles des atteintes aux droits de la personne.

Les responsables politiques nationaux se saisissent également de cette question. Certains pays ont adopté des lois rendant les produits d’hygiène menstruelle gratuits. Beaucoup d’autres prennent en compte la charge financière inégalitaire que représentent ces produits et soulignent la nécessité pour les lieux de travail et les écoles de s’adapter aux personnes menstruées.

  1. La grande famille de l’humanité a atteint 8 milliards d’individus. 

Le 15 novembre 2022, la population mondiale a atteint son plus haut niveau : 8 milliards d’individus. Ce seuil historique est le reflet d’un monde où plus de femmes survivent à l’accouchement, plus d’enfants survivent à la petite enfance, et plus de personnes vivent plus longtemps et en meilleure santé. « C’est la preuve de décennies de progrès dans la santé publique et la réduction de la pauvreté, et c’est l’histoire de systèmes de santé plus résilients et plus efficaces », a déclaré le Dr Kanem dans son discours à l’occasion de la Journée des 8 milliards

Nous devons bien sûr protéger ces avancées alors que des difficultés telles que la pandémie de COVID-19, les conflits et les changements climatiques menacent de les annuler. Pourtant, puisqu’il y a 8 milliards d’entre nous désormais, nous sommes fort·e·s des 8 milliards de raisons d’espérer qu’ensemble, nous puissions construire un avenir plus inclusif, plus juste et plus durable – un monde aux possibilités infinies.

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