C’est l’une des lésions les plus graves et les plus dangereuses susceptibles de survenir lors d’un accouchement. Elle est pourtant presque entièrement évitable.
La fistule obstétricale est une perforation entre le vagin et la vessie et/ou le rectum, due à un travail prolongé, et qui se produit en l’absence de soins obstétricaux rapides et de qualité. Elle provoque chez les femmes et les filles concernées une fuite d’urine et/ou de matières fécales, et entraîne souvent à plus long terme des problèmes médicaux chroniques, une dépression, un isolement social et une pauvreté accrue. 90 % des grossesses impliquant une fistule se terminent par une mortinaissance.
Les systèmes de santé et les communautés ont bien du mal à éliminer la fistule obstétricale. La discrimination de genre et la marginalisation sociale créent des risques supplémentaires : la fistule touche ainsi de manière disproportionnée les femmes et les filles pauvres, défavorisées et marginalisées.
Alors que nous célébrons la Journée internationale pour l’élimination de la fistule obstétricale, nous devons absolument entreprendre des efforts plus grands pour réduire les blessures et incapacités liées à la maternité.
Trois solutions au bon rapport coût/efficacité peuvent prévenir la fistule : un accès rapide à des soins obstétricaux et néonatals d’urgence et de qualité, l’encadrement des accouchements par des professionnel·le·s formé·e·s et possédant des compétences obstétricales, et l’accès universel à la contraception moderne. Les systèmes de santé peuvent réduire la fistule en surveillant sa prévalence, en comblant les lacunes existantes dans les soins et en assurant un accès universel à du personnel de santé qualifié. Les politiques nationales de santé doivent aussi répondre aux questions de discrimination de genre et aux autres problématiques qui rendent les femmes et les filles plus vulnérables à la mortalité maternelle et aux maladies.
Des décisions politiques et des financements forts permettraient d’éradiquer la fistule. Des partenariats ambitieux et le renforcement des investissements sont incontournables si nous voulons éliminer la fistule d’ici 2030, ce qui est l’une de nos cibles dans le cadre des Objectifs de développement durable.
L’UNFPA dirige la Campagne pour l’élimination de la fistule, une initiative visant à transformer la vie des femmes et filles vulnérables. Cette campagne, qui dure depuis 20 ans, est le signe d’un engagement mondial pour la prévention et le traitement holistique de la fistule, notamment par la chirurgie réparatrice ainsi que la réinsertion et la réadaptation sociale. Malgré les progrès accomplis, une élimination d’ici 2030 exige d’accélérer notre action dès aujourd’hui. C’est pour cela que le thème de cette journée internationale est « 20 ans après : des progrès insuffisants ! Agissons maintenant pour éliminer la fistule d’ici 2030 ! »
