Les jeunes autochtones font depuis longtemps face à des environnements qui évoluent, non seulement au sein des sociétés modernes mais aussi des contextes traditionnels. Vivre dans deux mondes qui changent est complexe, mais ces jeunes utilisent des technologies de pointe et développent de nouvelles compétences pour construire un avenir plus durable et plus pacifique pour la population et la planète.
Leur participation aux initiatives mondiales pour l’atténuation du changement climatique, la construction de la paix et la coopération numérique est fondamentale pour la mise en œuvre efficace du droit des personnes autochtones à l’autodétermination et à leur exercice des droits humains collectifs et individuels, ainsi que pour la promotion d’une coexistence pacifique et de l’égalité pour toutes et tous.
C’est pour cela que le thème de la Journée internationale des peuples autochtones sera cette année Les jeunes autochtones, agent·e·s du changement pour l’autodétermination. En effet, la jeunesse autochtone joue un rôle très actif dans l’exercice de son droit à l’autodétermination, car son avenir dépend des décisions qui sont prises aujourd’hui.
L’UNFPA collabore avec des associations autochtones pour défendre un accès complet et égalitaire aux droits et à la santé sexuelle et reproductive, et à la liberté des femmes et des filles autochtones à vivre sans violence. L’UNFPA aide à élaborer et mettre en place des approches interculturelles en matière de santé sexuelle et reproductive, de violence basée sur le genre et de pratiques néfastes.
Parallèlement, les jeunes autochtones font office d’agent·e·s de changement et sont en première ligne des crises les plus urgentes que doit affronter l’humanité. Voici quelques-unes de leurs initiatives.
L’action climatique
Les jeunes autochtones jouent différents rôles au sein de leur communauté et ce depuis leur plus jeune âge. Ainsi, les garçons et les filles sont éduqué·e·s par leurs parents, par leur communauté et par la nature qui les entoure à participer à des activités familiales et à sociabiliser avec leurs pair·e·s et avec les personnes âgées dans le cadre de jeux, de processus d’imitation et d’actions collaboratives : agriculture, gardiennage de troupeaux, semis, tâches domestiques. Ils et elles grandissent en lien étroit avec la terre et la biodiversité.
Les modes de vie des jeunes autochtones changent avec l’évolution des contextes sociaux, culturels, politiques et économiques : des systèmes éducatifs qui ne prennent pas en compte ou méprisent la réalité culturelle des peuples autochtones, la mauvaise utilisation des nouvelles technologies de communication qui véhiculent des stéréotypes des modes de vies autochtones, ou bien l’expansion d’entreprises qui exploitent les ressources et menacent les valeurs et les sociétés autochtones.
Les jeunes autochtones tentent de changer les choses et deviennent des acteurs et actrices essentiel·le·s du mouvement international d’action climatique, en proposant des solutions alternatives uniques au changement climatique et aux problèmes qui ont un effet néfaste sur leurs terres, leurs territoires, leurs ressources et leurs droits. Les questions soulevées par la jeunesse autochtone dans le débat autour du changement climatique peuvent nous offrir des perspectives importantes en matière d’action climatique et de gestion durable des ressources.
La mobilisation pour la justice
La discrimination a des conséquences sur la vie des jeunes autochtones et cela affecte leur estime personnelle, leur richesse spirituelle, leur langue et leurs racines culturelles. Beaucoup sont confronté·e·s à des chocs culturels et des influences qui les poussent peu à peu à adopter une identité étrangère à leurs origines.
Malgré tout, ces jeunes s’engagent dans des associations autochtones dans les zones rurales et urbaines, ainsi qu’au-delà des frontières nationales, pour revitaliser et promouvoir leurs identités culturelles. Ils et elles organisent une variété d’activités pour renforcer ces identités, participent à des assemblées et partagent des espaces culturels avec leurs aîné·e·s autochtones, créant ainsi un réseau de solidarité.
La nouvelle génération de militant·e·s autochtones est en train de devenir une grande force de changement sociétal à travers sa mobilisation sociale, son usage des plateformes en ligne pour présenter au grand public ses cultures, ses langues et ses systèmes de connaissances et les célébrer, ainsi que pour dénoncer les injustices au sein de ses communautés.
Les liens intergénérationnels
À mesure que ces jeunes trouvent leur place dans la société, leur identité devient essentielle. L’identité individuelle et collective est rattachée à la terre, à la langue, aux métiers traditionnels, aux cérémonies, aux arts, à l’artisanat, aux membres de la famille et à la société en général. L’identité est transmise grâce aux liens familiaux, par le partage de l’histoire de la terre et la passation des connaissances. Il est donc important de maintenir un dialogue intergénérationnel entre les jeunes et les personnes âgées.
Les personnes autochtones les plus âgées apprennent aux jeunes l’importance de la famille, de la communauté et de la nature, et les responsabilités qui s’y rapportent. En tant que future gardienne de la planète, la jeunesse autochtone dispose de nombreuses ressources et d’une grande expertise ; il lui suffit de se servir des enseignements de ses grands-parents.
La commémoration virtuelle
Le Département des Affaires sociales et économiques organise une commémoration virtuelle à l’occasion de cette Journée internationale, le 9 août 2023. Toutes et tous sont invité·e·s : populations autochtones, États membres, entités des Nations Unies, société civile, grand public. Vous pouvez vous inscrire pour assister à cette session virtuelle ici.
